Ce lundi 8 mars marquera le début de la semaine européenne de sensibilisation à l’endométriose, maladie exclusivement féminine et chronique qui peut affecter différents organes et se manifester de différentes manières. Largement sous-estimée, voire tabou, on estime que la maladie touche environ 10% des femmes en âge de procréer. Aujourd’hui encore, le diagnostic de l’endométriose peut être posé après de longues années de douleurs.
Une réalité qui s’explique par le fait que les douleurs liées aux règles sont encore banalisées, voire normalisées. Elle-même concernée, Maurane Hogne, conseillère communale à Frameries et présidente de Frameries en Actions, a décidé de sortir du silence et de se mobiliser. "Informer, sensibiliser, être à l’écoute des femmes pour leur permettre d’être actrice de leur santé et de leur corps est nécessaire", explique-t-elle. "Malheureusement, mon parcours m’incite à penser que ce n’est toujours pas acquis en 2021, en Belgique."
Et de poursuivre : "Errance médicale, tabou, non-reconnaissance des maladies gynécologiques, infantilisation de la femme renforcent le sentiment de culpabilité alors que nous sommes déjà lourdement atteintes dans notre vie intime, familiale et professionnelle." Pour changer les mentalités et provoquer une prise de conscience, diverses actions seront menées tout au long de la semaine. Une exposition caritative, 100% féminine, sera par exemple organisée à l’initiative d’une dizaine de femmes originaires de la région de Mons-Borinage.
Les œuvres, dont elles ont fait don, permettront de récolter des fonds pour l’association "toi, mon endo Belgique." L’exposition sera visible en ligne, sur la page Facebook de Frameries en actions. Toujours en ligne, différentes conférences autour de la maladie seront proposées au public en collaboration avec des associations, influenceuses et personnel soignant. Enfin, un apéro rencontre citoyenne sera proposé via la plateforme Zoom le lundi 15 mars prochain à 20 heures.
"La maladie engendre souvent de l’isolement. Permettre aux femmes de se rencontrer et d’échanger autour de la maladie pour sortir de cet isolement est l’objectif de toute cette semaine de sensibilisation", poursuit Maurane Hogne. De manière plus large, ces actions ont vocation à interpeller les pouvoirs locaux. "Il est urgent que les villes et communes puissent sensibiliser les citoyens et développer des initiatives locales en vue de soutenir les femmes atteintes."
Frameries grâce à son planning familial et son pôle mère enfant dont fait partie la clinique de l'endométriose est un lieu idéal pour être l'emblème de la lutte et la sensibilisation aux maladies gynécologiques. "À la fin du mois de mars, en collaboration avec les associations, les citoyennes, et la clinique de l'endométriose (Chu Ambroise Paré), une motion sera déposée au conseil communal de Frameries."
Notons encore que la ville de Mons s’est elle aussi inscrite dans une démarche de sensibilisation, notamment via une campagne d’affichage.
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