M.Da. Abonnés Publié le 07-02-21 à 09h58 - Mis à jour le 07-02-21 à 16h42
C’est un cri du cœur d’une citoyenne, mais surtout d’une maman. Maurane Hogne, conseillère communale de Frameries, a envoyé une lettre ouverte aux ministres wallons sur les violences intrafamiales. Après le drame qui a frappé sa commune, la jeune femme avait le cœur lourd. "J’habite à 500 mètres de la maison de la petite Néva", explique Maurane Hogne. "C’est ma ville qui est directement touchée. Je suis moi-même maman d’un enfant de sept ans. Je ne peux pas rester dans le silence."
Sensibilisée par la thématique des violences sur les enfants, la conseillère est en colère. "Je ne comprends pas, comment en 2021 et en Belgique, un tel drame a toujours lieu", déclare Maurane Hogne. "Il faut faire bouger les lignes, trouver une solution parce que c’est non seulement de la responsabilité des citoyens mais aussi des politiques."
C’est justement le flou autour des lois, qui interpelle la Framerisoise. En Belgique, selon Maurane Hogne, la position concernant les violences sur les enfants n’est pas claire. Le droit à l’éducation sans violence, inscrit dans la Convention des Nations Unies, est appliquée dans 18 pays européens mais pas en Belgique. "Le châtiment corporel sous couvert de l’éducation doit se stopper", commente Maurane Hogne. "Mon patron ne lève pas la main sur moi quand je fais une bêtise. Ça doit être le même principe pour les enfants. Il faut absolument légiférer sur ce point." Dans le cas du dossier de Néva, plusieurs personnes ont pointé la lenteur du système. Selon la conseillère, la raison de cet échec résulte du nombre trop important de structures par lesquelles passent ces affaires. « Le parquet rejette la faute sur le Service d’Aide à la jeunesse, et vice-versa », explique la conseillère. "Au final, le problème vient de l’ensemble du système. Les travailleurs sociaux font au mieux, mais n’ont presque aucun pouvoir." Et les chiffres font froid dans le dos. Dans l’Union Européenne, ce sont 850 enfants qui décèdent des coups d’un membre de leur famille chaque année. Une problématique qui résulte parfois de l’environnement. "Les violences intrafamiliales sont un fléau, en plus d’être accentuées par la situation sanitaire actuelle, elles le sont d’autant plus dans notre région à cause d’une situation économique et éducative extrêmement précaire !", écrit Maurane Hogne dans sa lettre.
Pour remédier au problème, la conseillère propose de meilleures formations pour les enseignants, les crèches et les activités extrascolaires. "Il faut insister sur l’éducation positive, bienveillante et mettre l’accent sur l’écoute", ajoute la conseillère. Une prévention, qui peut passer par des campagnes de sensibilisation. Les cours de citoyenneté et de méditation sont, pour elle, sous-estimés. "Les enfants y apprennent le respect de l’autre, qu’ils porteront toute leur vie", continue Maurane Hogne. "Une fois grands, ils arriveront à gérer leurs émotions même face à un enfant turbulent". La Framerisoise appelle les politiques à prendre une position claire en ce qui concerne les violences sur enfants, pour que les drames, comme celui de Néva, ne se reproduisent plus.
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